Minutes d’amour avec Marie
– Courrier spirituel –
Problème des naissances
Nous sommes mariés depuis huit ans. Trois enfants font notre bonheur: 7 ans, 6 ans et 1 an. À cause de la vie moderne et de ses exigences, il nous faut éloigner les naissances. Nous voulons bien vivre notre vie, mais devant les directives contradictoires, nous ne savons plus quelle attitude adopter. Devant la vague grandissante des foyers brisés, nous voulons tout faire pour sauver notre bonheur. Que faire?
M. et C.
De nombreux couples, aujourd’hui, sont confrontés aux mêmes problèmes. La vie conjugale présente tout un éventail de beautés et aussi de difficultés. Ces dernières, telles, par exemple: la santé déficiente, la vie chère, l’exiguïté des logis, la situation financière, obligent à songer à la limitation des naissances.
Il reste que la morale demeure la même et qu’aux yeux de Dieu la pureté est toujours une vertu des plus belles qui tient les âmes bien près de Lui. Le Pape Paul VI s’est prononcé dans l’encyclique HUMANAE VITAE. Il invite les gens mariés à baser leur vie sur une morale saine, source de bénédictions et de grâces comblantes, car le vrai bonheur des époux ne réside pas dans l’amour charnel sans aucune autre considération, mais surtout dans cet accord spirituel, l’échange psychologique, ce même esprit tourné vers Celui qui est la Sagesse même et veut notre bonheur.
Pour limiter les naissances, si nécessité il y a, la méthode Ogino-Knauss, de même que la méthode sympto-thermique, demeurent permises. L’emploi de la pilule est condamné parce qu’elle contrarie l’organisme dans son évolution normale et providentielle.
Or, pour vous qui êtes des époux catholiques, désireux de présenter à Dieu une vie bien remplie, libre d’égoïsme et d’erreurs, il convient de vous imposer les sacrifices nécessaires, car se renoncer permet un dépassement qui favorise un épanouissement à nul autre pareil, autrement plus grand, plus élevé et comblant dans l’amour que l’accord charnel.
L’Église permet les caresses en période de fécondité sans vous prévaloir, toutefois, d’une relation conjugale consommée, c’est-à-dire qu’il vous faut respecter la loi de Dieu sur la pureté conjugale. Libre à vous, ensuite, de profiter de votre intimité quand le cycle menstruel le permet.
Dans l’ensemble, il convient pour vous deux, d’abord, de dialoguer, de bien vous entendre et d’accepter d’avance les sacrifices qui s’imposent en les offrant à Dieu afin que vos enfants conservent leur pureté au cours de leur vie. On ne donne pas ce qu’on n’a pas, d’où l’importance pour vous de demeurer dans cette belle vertu de pureté. Tout s’achète, ne l’oublions pas. Et ces sacrifices, ces renoncements que vous vous imposerez, vous uniront davantage d’un lien tellement plus fort parce que spirituel, et vous avancerez à deux dans le même sentier de la vertu, dégagés de toutes contraintes et de toutes angoisses.
Sachez profiter sagement de vos possibilités, vous souvenant que le veuf, le célibataire, le religieux doivent sans cesse se dépasser eux-mêmes dans les luttes qu’ils doivent tenir. Offrez aussi vos renoncements charnels que vous impose la planification des naissances dans votre foyer au profit des prêtres qui succomberaient si ce n’était de votre offrande.
Assimilez votre vie conjugale à celle du monde sacerdotal dans l’offrande généreuse et spontanée, et apposez-y toujours le sceau de la prière, et Dieu vous aidera toujours plus. Votre foyer sera source de bénédictions et vos enfants en profiteront davantage. Priez pour que leur vocation soit vécue dans la fidélité, quelle que soit la voie qu’ils choisiront, car les écueils se retrouvent partout.
Aimez-vous beaucoup, aimez-vous sagement sous le regard de Dieu et vous aurez des ailes pour vivre, car les passions mal contrôlées alourdissent et déroutent alors que l’accord charnel au service de Dieu, dans le mariage, est épanouissant. Vous vous aimerez avec d’autres yeux parce que déjà divinisés par cette perspective de Le rendre Roi et Maître chez vous. Que Maman-Marie veille sur votre jeune foyer et y fasse germer les plus belles vertus.
Votre désir de bien vous centrer en ce sens m’indique votre bonne volonté à bien vivre et je vous en félicite. Soyez courageux. Unissons-nous tous dans cette même cause pour que refleurisse le règne de Dieu sur notre terre et capitalisons pour ces petits êtres qui poussent, qui s’éveillent aux beautés, aux grandeurs de la vie. En vivant près de Dieu, vous pourrez leur communiquer tellement plus et ils vous le rendront un jour.
Le mariage est si grand; bien vécu, c’est un véritable sacerdoce.
Marie-Paule
(Revue L’Armée de Marie, volume I, numéro 1)