Minutes d’amour avec Marie

– Courrier spirituel –

La vocation sacerdotale

J’ai lu, ligne par ligne, tous les textes publiés dans votre Journal. L’enchaînement logique des textes et le vif intérêt qu’ils suscitent présentent une IDÉE-FORCE que chaque lecteur peut découvrir clairement. La lumière est sous nos yeux.

Les thèmes, aussi concluants qu’inattendus, sont d’une brûlante actualité et font l’effet d’une «explosion mariale»… non pour détruire ou effrayer, mais pour saisir… faire prendre conscience d’une situation bien concrète. Dans un ultime appel, Marie invite ses enfants à ouvrir les yeux et à prendre position.

J’ai apprécié hautement la tenue distinguée des diverses publications, la façon délicate de présenter certaines réalités. Le lecteur se sent à l’aise et positif malgré l’austérité de ces vérités. C’est tout un art, croyez-moi, d’interpeller sans choquer.

Mes plus sincères félicitations à la Direction du nouveau Journal et longue vie à MARIE!

En lisant l’article sur la GRANDEUR du SACERDOCE, j’ai éprouvé deux sentiments. D’une part, un profond sentiment d’admiration pour les prêtres demeurés dignes de leur sublime vocation, en transmettant avec une héroïque fidélité la doctrine du Christ dans toute sa pureté, en s’acquittant de leurs fonctions sacerdotales dans un don total et continuel d’eux-mêmes, et en offrant aux yeux scrutateurs de leurs fidèles, le spectacles d’une vie totalement centrée sur le Christ… d’un coeur de prêtre qui ne connaît pas de partage… Oh! qu’un tel prêtre est digne de la grandeur de son sacerdoce!

D’autre part, un sentiment de profonde tristesse… du fait que tant de prêtres (âmes choisies et privilégiées du Christ-Prêtre) ne semblent pas conscients de la grâce exceptionnelle qu’ils ont reçue par leur sacerdoce. Fragiles, hésitants et chancelants, un grand nombre se laissent emporter dans le tourbillon fascinant de la vie large, facile et soi-disant de «liberté». Les conséquences… nous les connaissons… nous en souffrons! Les brebis fidèles cherchent de «bons pâturages» et des «sources d’eau pure»… mais qui les conduiront sinon de BONS BERGERS, représentants du Christ sur la terre?

En lisant l’article déjà mentionné, je me disais intérieurement: quelle consolation et quelle légitime fierté… pour les prêtres qui ont tenu le coup malgré la violente bourrasque de l’après-Concile… mais, par contre, quelle amère déception, quel écartèlement doivent ressentir dans leur coeur les «pauvres prêtres» qui se sont laissés séduire… et puis emporter dans la voie spacieuse et enivrante des faux-biens. Et je m’interroge:

1) Pourquoi tant de prêtres «démissionnent-ils» devant les exigences de leur vocation sacerdotale, pourtant si noble?

— Est-ce le poids des exigences qui est trop lourd?… Pourtant, les grâces particulières rattachées au sacerdoce sont octroyées abondamment… Ou bien, est-ce que les compromis ou les défections proviennent d’une cause plus profonde?

2) Les séminaires donnent-ils encore une formation adéquate aux Ecclésiastiques? – Les Séminaires se vident de plus en plus… Est-ce dû au manque d’idéal chez les jeunes, ou au manque de directeurs spirituels authentiques pour les orienter? Serait-ce la dépréciation de la valeur du Sacerdoce? ou le rôle du prêtre qui serait mis en question?

3) Que pensez-vous de l’option des prêtres-ouvriers alors que l’Église doit recourir à des laïcs pour remplir certaines fonctions du culte qui relèvent normalement du ministère sacerdotal?

«L’exercice loyal et inlassable de leurs fonctions sacerdotales ne serait-il pas le moyen le plus authentique pour arriver à la SAINTETÉ?»

J’ai peut-être trop de questions… C’est que beaucoup de fidèles s’interrogent comme moi et s’inquiètent sur la QUALITÉ du prêtre en plusieurs milieux.

Je vous demande la LUMIÈRE et le RÉCONFORT pour tous ces fidèles assoiffés d’authentiques enseignements et de véritables témoins du Christ-Prêtre.

Simonne D., Québec

Vos paroles encourageantes nous sont un précieux encouragement et un précieux réconfort. Merci.

Votre appréciation a été partagée par de nombreux lecteurs si l’on en juge par les multiples missives qui font écho à la présentation du premier numéro de notre journal Marie. Vive gratitude à chacun.

Si vous appréciez particulièrement le texte sur «LA GRANDEUR DU SACERDOCE», c’est sûrement parce que votre amour pour l’Église demeure bien vivace et que, par conséquent, vous n’êtes pas indifférente au message que livre ou transmet chacun de ses Ministres, selon les modalités de ses aspirations spirituelles.

Nombreux sont les motifs qui suscitent notre admiration envers ceux qui donnent un témoignage de fidélité dans un engagement conscient, dépassant les circonstances et les épreuves de toutes sortes. Ces religieux, par le fait même, soutiennent la confiance et cristallisent l’espérance de ceux qui cherchent des points d’appui pour traverser la tourmente actuelle.

Quelle consolation est réservée à ceux qui restent fidèles, car l’Église sortira victorieuse de la lutte. Les paroles du Seigneur nous reviennent à l’esprit: «Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle.» C’est au moment où tout semblera perdu que la victoire est acquise: «À la fin, Mon Coeur Immaculé triomphera», nous a dit Marie à Fatima.

Nous n’avons pas à condamner, bien sûr, mais il est permis de réfléchir et de s’interroger.

Une véritable tornade s’est abattue sur l’Église d’après-Concile et jette le peuple de Dieu dans la confusion totale.

Or, au plan naturel, qu’arrive-t-il lors d’une tornade? De gros nuages sombres glissent rapidement, poussés par des vents qui tourbillonnent et démolissent tout. La pluie tombe rageusement, les torrents dévalent les pentes et déracinent les arbres, emportent les ponts, inondent les terres, etc. Et l’on demeure impuissant, bouleversé, inquiet, pris de panique, devant les éléments déchaînés de la nature ténébreuse sillonnée par des éclairs fulgurants. Une seule pensée persiste: trouver un abri pour se protéger.

Ainsi en est-il au niveau spirituel. Depuis des années, un vent infernal tourbillonne dans l’Église et secoue tout ce qu’elle a édifié. La pluie de la parole, dans un enseignement douteux, s’infiltre partout et des torrents d’idées fausses sont déversés inlassablement dans tous les milieux et provoquent la perte de la foi. Des hommes d’Église, autrefois piliers solides comme le roc, sont emportés par le courant dévastateur qui atteint la société et la famille noyées dans les eaux boueuses de la corruption. De faux pasteurs lancent les éclairs fulgurants de leurs audacieuses conceptions qui retombent dans les ténèbres d’où elles sont tirées.

1- UNE PROTECTION SPÉCIALE

Mais dans la tempête du monde et des hommes, il est facile de trouver un abri, une zone de protection, et c’est Marie, notre Mère, qui est notre «Arche» de salut. Toutes les clameurs de la terre ne sauraient étouffer l’appel d’une âme sincère envers Marie qui a promis son aide et son assistance, surtout dans les dangers actuels dont, en bonne Mère, Elle est venue nous prévenir.

Le prêtre qui se consacre à Marie et Lui garde une dévotion filiale, est sûr d’une protection spéciale. «C’est à MOI que revient la charge de former en mes Prêtres l’image de mon Fils» (La Vierge à Ses fils de prédilection: les Prêtres). «Souffrez avec le Pape, avec les Évêques et avec les Prêtres restés fidèles, ajoute-t-elle. C’est la croix que Jésus vous demande de porter aujourd’hui: vivre à côté des frères Prêtres qui ne croient plus, qui ne vivent plus en état de grâce, qui trahissent l’Évangile, qui sont des serviteurs infidèles et qui restent quand même dans l’Église pour être des ministres de cette infidélité. (…) Ce scandale va s’aggraver davantage. Vous serez appelés à souffrir toujours plus parce que cette véritable apostasie de l’Évangile deviendra un jour générale dans l’Église, avant que n’arrive la purification libératrice» (La Vierge à Ses fils de prédilection: les Prêtres, 9 juillet 1975).

Dieu veille sur l’Église de Son Fils et, par Marie, nous prévient sans cesse des difficultés: «Le moment est venu où certains de Mes fils Prêtres se préparent à s’opposer publiquement à Mon Fils, à Moi-même, au Pape et à Mon Église.

«Alors je ne pourrai plus les reconnaître comme Mes enfants; Je descendrai Moi-même du Ciel pour me mettre à la tête de la cohorte de Mes fils de prédilection et je les terrasserai. Le temps n’est plus au doute ni à l’incertitude: voici le temps de la bataille.

«Que chacun de vous se laisse, par Moi-même, enfermer dans Mon Coeur Immaculé» (id., 25 avril 1975).

La grâce ne manque jamais pourvu que l’on demeure attentif et réceptif. Mais pour peu que l’on s’éloigne de sa Mère, on risque de ne plus reconnaître Sa Voix maternelle et on ne peut plus profiter de Ses bontés. Aussi, le prêtre qui veut trop pénétrer dans le monde perd son identifié, et le courant du monde risque de l’emporter. Il absorbe beaucoup plus de la vie mondaine qu’il ne donne de sa vie sacerdotale. Alors il n’est plus témoignage d’Église et le peuple de Dieu cherche le vrai Pasteur. «C’est Mon devoir de Maman de donner la nourriture à Mes fils; si s’éteint la voix des Ministres, toujours plus s’ouvrira le Coeur de la Maman» (La Vierge à Ses fils de prédilection: les Prêtres, 30 octobre 1975).

2- CHEZ LES JEUNES

Les jeunes qui ont soif d’absolu, et qui ne découvrent pas la voie qui correspond à leurs désirs parce qu’ils trouvent moins d’exemples ou de témoignages de vie religieuse authentique, se détournent déçus, incomblés, car ils sont capables de sentiments nobles et ils peuvent nourrir dans leur âme de grands désirs dans une générosité toujours croissante.

Mais, aujourd’hui, invite-t-on le jeune à se dépasser par la pratique de la vertu afin de vivre sur les hauteurs du détachement où l’on retrouve la paix? Le renoncement procure une joie qui parfume l’existence et favorise le rayonnement: la joie exaltante de la victoire; tandis que la faute donne une satisfaction fugitive et passagère qui laisse le goût amer de la défaite, provoque le mécontentement de soi-même qui rejaillit sur les autres.

Oh! qu’elle est grande et sublime la mission de conduire les âmes vers Dieu!

«Mes Messages se multiplieront d’autant plus que la voix de Mes ministres refuse d’annoncer la Vérité», dit Marie à Ses Prêtres de prédilection.

«À cause de l’infidélité de tant de Prêtres, combien de Mes fils souffrent aujourd’hui d’une vraie disette spirituelle de la Parole de Dieu!

«Les vérités les plus importantes pour votre vie spirituelle ne sont plus prêchées: le Paradis qui vous attend; la Croix de Mon Fils qui vous sauve; le péché qui blesse le Coeur de Jésus et le Mien; l’enfer où, chaque jour, tombent des âmes innombrables; l’urgente nécessité de la prière et de la pénitence…

«Plus le péché se diffuse comme une peste et donne la mort aux âmes, moins on en parle; aujourd’hui, beaucoup de Prêtres nient le péché» (La Vierge à Ses fils de prédilection: les Prêtres, 30 octobre 1975).

L’enseignement d’une merveilleuse pénétration psychologique des âmes, appuyé sur une doctrine théologique qui dissimule sa puissante structure, et tout orienté en ses développements vers l’ascension des âmes, est d’une pressante nécessité aujourd’hui.

Le prêtre ne s’est-il pas trop éloigné de cette science merveilleuse des voies mystérieuses par lesquelles Dieu appelle les âmes et les conduit à la perfection?

Voilà peut-être l’explication de la recherche et de l’étude faite par les laïcs et les religieuses du précieux livre «Je veux voir Dieu», du Père Marie-Eugène, o.c.d., qui traite des oeuvres des grands docteurs mystiques de l’Église: saint Jean de la Croix et sainte Thérèse d’Avila. L’auteur souligne aussi la petite voie d’enfance de sainte Thrérèse de l’Enfant-Jésus.

Cette doctrine authentique préserve, en ce moment, beaucoup d’âmes des pièges du démon qui s’est fait ange de lumière pour tromper les âmes sincères.

Oh! qu’elle est grave aujourd’hui cette pénurie de Maîtres spirituels quand, plus que jamais, les brebis cherchent le Pasteur capable de leur donner la vraie lumière, la source pure «d’Eau Vive» dont parlait le Christ en Son temps troublé comme le nôtre.

3- LE PRÊTRE-OUVRIER

Bien des expériences ont été tentées à ce sujet.

Est-il nécessaire à un médecin de devenir ouvrier pour traites ses patients? Invite-t-on un avocat à posséder les connaissances d’un mécanicien pour défendre une cause?

Il suffit que chacun possède une haute compétence dans la profession qu’il exerce honnêtement pour garder sa clientèle et sa renommée.

Or, le prêtre, qui a pour mission de conduire les âmes à Dieu, doit normalement posséder une science théologique et à la fois spirituelle, ascétique et mystique. Les deux semblent indispensables. Si les cartes géographiques et les codes de routes sont nécessaires à ceux qui voyagent, comment donc, à plus forte raison, sont d’une capitale importance les connaissances et les lumières qui doivent jalonner la route des pèlerins que nous sommes en marche vers la Cité Céleste?

Et ce sont les Ministres du Seigneur qui doivent assumer cette double fonction: faire connaître Dieu et assurer le progrès spirituel des âmes en les guidant vers Lui par des voies souvent mystérieuses.

Et ces voies sont tellement mystérieuses qu’il arrive que des Prêtres plus saints que savants, tel, par exemple, le saint Curé d’Ars, ont conduit plus d’âmes à Dieu, à l’intérieur même de leur sublime Ministère, sans autre recours que la fidélité à Dieu et à l’Esprit Saint dans la prière et la pénitence.

Un prêtre qui comprend et réalise ainsi sa mission providentielle fait un bien immense et profond. Quand Dieu accorde la grâce d’une telle rencontre, ce n’est pas trop de toute la vie pour en être digne.

Marie-Paule

(«Marie», volume 1, numéro 2)