Minutes d’amour avec Marie
– Courrier spirituel –
Formation des enfants
J’ai assisté à la réunion de l’Armée de Marie, à Montréal, le 3 février. J’en ai été profondément marquée de même que mon mari qui m’accompagnait. Nous avons immédiatement formé notre Centre familial de l’Armée de Marie, avec nos quatre enfants. Nous étions heureux auparavant; cette fois, il y a un élément de ferveur accrue, un lien plus élevé puisque nous percevons facilement que la spiritualité comprise et bien vécue nous situe sur un palier qui nous fait dépasser les liens humains, fraternels ou conjugaux.
Mon mari et moi comprenons encore mieux la primauté du spirituel en notre vie, et notre consécration à Marie, que nous avons répétée depuis, nous apporte une joie sans cesse renouvelée. Nous voulons partager notre bonheur avec d’autres couples de nos amis et les inciter à faire partie de l’Armée de Marie.
L’aîné de mes enfants a 10 ans et la cadette en a 4. J’attends le cinquième enfant dans quelques mois. Toujours je me suis occupée de leur formation religieuse car c’est la base d’une vie heureuse malgré les difficultés qui peuvent survenir. Nous avons tellement reçu de nos parents profondément chrétiens; je veux transmettre cet héritage à mes enfants en commençant dès le jeune âge car ce n’est pas à l’école qu’il faut commencer.
Aidez-moi à donner davantage parce que je voudrais que, dans l’avenir, mes enfants soient capables de garder le bon chemin même s’ils rencontrent des compagnons qui n’ont pas cette formation et ils se font nombreux, si nombreux maintenant…
Maman heureuse
L’enfant évolue dans le sanctuaire de la famille, sous le regard affectueux de la maman qui forme son âme à l’amour de Dieu et l’initie à la prière. Est-il spectacle plus émouvant que celui de la mère invitant son enfant à balbutier le premier salut de son âme au Maître de la vie, à L’aimer pour toutes les beautés de la création, à L’admirer dans Sa mystérieuse grandeur, Sa tendresse, Sa force rassurante, Sa miséricorde pour les faiblesses humaines et Sa bonté à relever ceux qui tombent? La maman doit diriger les regards de son enfant vers le crucifix, lui raconter la douloureuse et chère Histoire, lui apprendre l’amour de ce Dieu Rédempteur qui le protégera toujours pourvu qu’il ait recours à Lui, car Dieu ne voudrait jamais l’abandonner.
Au départ, elle doit être celle qui accepte l’espérance d’une maternité en aimant déjà l’enfant qu’elle porte, en offrant tout pour sa petite âme, capitalisant ainsi un potentiel de mérites, cadeau céleste qu’elle réserve pour sa venue en ce monde.
Trop de mères, malheureusement, laissent l’enfant dans une ignorance presque absolue des connaissances divines et n’éveillent en son âme que des pensées terrestres qui ne lui font rendre que des sons humains.
Continuez, Madame, en cette voie déjà tracée par vos bons parents; allez de l’avant avec assurance car, avec votre époux, vous donnez à vos enfants l’éducation solide, prometteuse, qui saura les aider à triompher des difficultés inévitables qui jalonnent la route.
La consécration de votre foyer à Marie vous place sous la protection spéciale de Marie, Mère de l’Église, qui vous conduira à Son Fils. C’est l’heure de Marie! La doctrine de saint Louis-Marie Grignion de Montfort, reprise par le Concile Vatican II, nous invite à faire cette consécration, à bien la vivre afin de valoriser notre vie, tout en étant assurés d’«acquérir une union intime avec Notre-Seigneur et une parfaite fidélité au Saint-Esprit» (Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, no. 43). «Les âmes les plus riches en grâces et en vertus, dit Grignion de Montfort, seront les plus assidues à prier la Très Sainte Vierge et à L’avoir toujours présente comme leur parfait modèle pour L’imiter et leur aide puissante pour les secourir» (id., no. 46).
Allez de l’avant; partagez votre bonheur avec vos amis car l’amitié n’est pas une simple aspiration sentimentale mais une véritable soif de l’âme, un moyen providentiel de montée spirituelle sollicitant un fraternel appui.
Saint François de Sales nous conseille à ce sujet: «Aimez chacun d’un grand amour de charité, mais ne vous liez d’amitié qu’avec ceux dont la fréquentation peut vous être utile, et plus vous la rendrez parfaite, plus aussi votre amitié sera parfaite. Si ce sont des rapports de science, l’amitié sera honnête et louable; beaucoup plus encore s’il s’agit de vertus morales; mais, si l’amour de Dieu et le désir de la perfection sont l’objet de cette douce et mutuelle communication, que votre amitié sera précieuse.
Elle sera excellente parce qu’elle vient de Dieu; excellente parce qu’elle conduit à Dieu et en est le lien; excellente enfin parce qu’elle subsistera éternellement en Dieu. Qu’il fait bon aimer sur la terre comme l’on aime au ciel, et apprendre à s’entrechérir en ce monde, comme nous le ferons éternellement en l’autre. Je ne parle pas ici, continue saint François de Sales, du simple amour de charité que l’on doit à son prochain quel qu’il soit, mais de l’amitié spirituelle par laquelle deux ou trois personnes et plus, se communiquant leurs dispositions pour Dieu, n’ont plus qu’un même coeur et une même âme… Toutes les autres amitiés ne sont que l’ombre de celle-ci…»
Pour parvenir au sommet, il faut dépasser le plan sentimental, non pas le détruire, mais monter plus haut de façon à ce que l’âme ait une priorité sur le coeur. C’est cela qui est merveilleux et comblant!
Marie-Paule
(Revue de l’Armée de Marie, volume II, numéro 8)